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Grande fervente de l’euthanasie, Françoise Hardy avait confié tout son désarroi face à son cancer du pharynx, qui l’avait privé de sa carrière de chanteuse. Sourde d’une oreille, physiquement affaiblie, Françoise Hardy vivait un calvaire selon ses propres dires. « Je suis dans un état de souffrance vraiment cauchemardesque la plupart du temps », avait-elle déclaré au micro de RTL. En effet, la chanteuse n’a pas été épargnée par ses 55 radiothérapies. « Depuis mes dernières et récentes radiothérapies, je vais mal car mon oeil droit voit tout très flou et est douloureux. Ma narine du même côté est tout le temps bouchée. La bouche et l’arrière-gorge sont encore plus asséchées. C’est un cauchemar. », confiait-elle dans les colonnes du magazine Paris Match, paru le 14 décembre 2023. Au cours de l’interview, Françoise Hardy a notamment eu des mots forts sur la fin de vie. À la question « que peut-on vous souhaiter ? » qui lui a été posée par nos confrères, l’ex-femme de Jacques Dutronc répondait : « De partir bientôt et de façon rapide (…) Partir dans l’autre dimension le plus tôt, le plus vite et le moins douloureusement possible. »
Cette fin de vie, marquée par une forme d’anxiété, semble résumer une partie de l’existence de Françoise Hardy. Car la chanteuse nous aura bercés pendant plusieurs décennies avec des textes mélancoliques, reflet de ses doutes, de ses interrogations, mais surtout d’une angoisse latente autour de l’amour. Née le 17 janvier 1944 à Paris, l’artiste est la fille d’une d’une mère aide-comptable, Madeleine Hardy, qui l’élevait seule avec sa soeur cadette. Son père, déjà marié, ne s’impliquait pas dans l’éducation de ses filles. Une première douleur à laquelle s’ajoutait la présence d’une grand-mère, qui ne cessait de la mépriser. Cet environnement marquera durablement la chanteuse, qui éprouvera un manque criant de confiance en elle.

Françoise Hardy : une carrière entre mélancolie et succès
« (J’ai) été élevée en partie par une grand-mère qui n’avait pas cessé de me rabaisser. Je me trouvais laide et me voyais devenir nonne », révélait-elle auprès de Paris Match. « Ma mère espérait pour moi un grand avenir en m’inscrivant à Sciences po, sans me demander mon avis, et j’avais tout de suite eu conscience de ne pas être à la hauteur de ces étudiants élégants et brillants. Cette impression d’être une sorte de fausse note parmi les autres m’a accompagnée toute ma vie. » Un sentiment de ne pas être à la hauteur qu’elle a tenté de combler en commençant une carrière de chanteuse, impulsée par Vogue, le label de Johnny Hallyday, en 1961.
Sa rencontre avec Jacques Dutronc en 1967 constituait un matériau précieux pour son travail. Car si le chanteur restait « l’homme de sa vie », leur romance s’avérait compliquée. Le couple ne faisait que se croiser, ne vivait pas ensemble. La naissance de leur fils, Thomas, en 1973, n’empêchait pas la relation des deux artistes de se déliter, marquée par les multiples liaisons de Jacques Dutronc. Même un mariage en 1981, plus une formalité qu’un véritable acte d’amour, n’empêchera pas la séparation du mythique couple en 1988. Pour autant, les deux artistes ne pouvaient faire l’un sans l’autre. Dans une interview accordée à Paris Match, en décembre 2023, Françoise Hardy revenait sur son lien indestructible avec Jacques Dutronc. « Nous nous écrivons tous les jours. Et il m’a fait quelques déclarations très émouvantes. Dommage qu’il n’ait pas été un peu plus démonstratif durant les vingt années, plus éprouvantes pour moi que pour lui, que nous avons vécu ensemble ».

Et s’il y a bien un homme sur lequel Françoise Hardy a toujours pu compter, c’est bel est bien son fils, Thomas Dutronc. Ce dernier ayant hérité de la fibre artistique de ses parents, la chanteuse était très fière de l’artiste accompli qu’il est devenu. « (…) il me surprend tout le temps. J’admire beaucoup ses qualités de gentillesse, de délicatesse, d’humilité, d’humour, d’intelligence, mais aussi son talent. », révélait-elle auprès du Journal du Dimanche, le 9 avril 2023. À nos confrères de Paris Match, Françoise Hardy avouait se rendre « régulièrement sur YouTube pour découvrir ou réentendre des vidéos » de son fils, de Jacques et d’elle-même.