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Alors que le président ukrainien entame sa tournée pour s’assurer du soutien de ses alliés occidentaux, le Kiel Institute annonce que cette aide, continue depuis le début du conflit, pourrait chuter en 2025.
Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est arrivé aujourd’hui à Paris dans le cadre de sa tournée européenne, le Kiel Institute, qui recense l’aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l’Ukraine depuis l’invasion russe du 24 février 2022, a alerté ce jeudi matin sur une possible chute du soutien occidental à Kiev dans les mois à venir
Ce risque repose sur deux hypothèses : l’éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche, d’abord. Celui-ci, opposé à toute nouvelle aide à l’Ukraine, a estimé à propos de Volodymyr Zelensky : «Chaque fois qu’il est venu dans notre pays, il est reparti avec 60 milliards de dollars, c’est le meilleur commercial de la planète.»
A moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine, le candidat républicain et sa rivale Kamala Harris sont au coude-à-coude. Au niveau national, la démocrate dispose d’une légère avance sur Donald Trump (49% contre 46%) depuis son entrée en campagne, à la fin du mois de juillet, selon les derniers sondages. Kiev et Moscou scrutent donc le scrutin avec une attention particulièrement soutenue
Deuxième incertitude : l’Allemagne, qui figurait parmi les premiers donateurs de Kiev après les Etats-Unis et l’Union européenne en valeur absolue, a annoncé dans son projet de budget 2025 qu’elle réduirait de moitié son allocation budgétaire dédiée à soutenir l’Ukraine, passant de 8 à 4 milliards d’euros. L’institut note que «d’autres donateurs européens pourraient suivre».
De nouvelles aides s’avèrent cruciales face à l’avancée des forces russes
Ainsi, sans nouvelle aide américaine et si les pays européens décidaient de s’aligner sur l’Allemagne, les aides militaires et financières pourraient chuter de moitié, passant de 59 et 54 milliards d’euros si le niveau d’aides devait se maintenir, à 29 et 27 milliards d’euros. Le Kiel Institute précise toutefois que ces chiffres ne tiennent pas compte d’autres leviers de financement en discussion comme des contributions militaires «coordonnées par l’Otan» ou des «prêts» s’appuyant sur les actifs gelés russes
Des mécanismes qui, dans le fond, n’auraient qu’un rôle «palliatif», d’après Pietro Bomprezzi, membre du Centre de recherche en finance internationale et macroéconomie de l’Institut de Kiel. «Ces fonds ne remplaceraient pas pleinement l’aide bilatérale régulière dont l’Ukraine a besoin», estime-t-il
De nouvelles aides s’avèrent pourtant cruciales pour l’Ukraine, car les forces russes avancent peu à peu, malgré des pertes, dans la région de Donetsk. En l’absence de feu vert américain pour utiliser les armes occidentales pour frapper directement sur le sol russe, Kiev se contente de recourir de plus en plus à des drones issus de sa propre industrie.
15,7 milliards d’euros dépensés par la France pour l’Ukraine au total
Depuis deux ans, l’Ukraine bénéficie du soutien de plus d’une dizaine de pays, en premier lieu les pays européens et les Etats-Unis, mais aussi certains pays du G7 comme le Japon. Ce soutien passe par l’envoi d’argent, d’armes ou de matériel, ou la proposition de formation militaire. Chaque pays apporte une aide en fonction de ses capacités. Une étude régulièrement mise à jour de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale montre l’état des financements par pays
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