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Attali balance tout sur une loi de Macron : du très lourd !

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Un projet de loi sur le « droit à l’aide à mourir », porté par les macronistes, suscite de vifs débats à l’Assemblée nationale française. Ce texte, qui aborde des questions aussi sensibles que le suicide assisté et l’euthanasie, soulève des interrogations profondes sur ses implications philosophiques, éthiques et sociétales. À quelques jours d’un vote crucial prévu le 27 mai 2025, ce sujet divise et inquiète, notamment en raison des dérives observées dans d’autres pays ayant légalisé ces pratiques.

Un cadre législatif flou et préoccupant

Le projet de loi, en discussion depuis le 12 mai 2025, se divise en deux propositions : l’une sur les soins palliatifs, globalement consensuelle, et l’autre sur l’« aide à mourir ». Cette dernière autoriserait l’accès à l’euthanasie ou au suicide assisté pour les personnes âgées d’au moins 18 ans, de nationalité française ou résidant en France, atteintes d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, et souffrant physiquement ou psychologiquement. Cependant, la définition de « phase avancée » reste floue, comme l’a souligné un avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) du 6 mai 2025. Cette ambiguïté pourrait ouvrir la voie à une application extensive de la loi, loin de l’exception initialement promise.

Un point particulièrement alarmant est l’absence de collégialité dans la prise de décision : un seul médecin pourrait, en l’état actuel du texte, autoriser une demande d’aide à mourir. De plus, plusieurs amendements visant à encadrer la loi – comme l’exclusion des souffrances psychiques comme motif unique, l’obligation d’un avis psychiatrique ou l’évaluation des risques d’abus de faiblesse – ont été rejetés en commission. Ces refus renforcent les craintes d’une législation permissive, susceptible de conduire à des dérives.

Les dérives observées à l’étranger

Les expériences de pays ayant légalisé l’euthanasie, comme le Canada, la Belgique et les Pays-Bas, servent d’avertissement. Au Canada, où l’euthanasie est légale depuis 2016, une enquête du Point (30 mai 2024) souligne une dégradation des soins palliatifs et une mise en danger des personnes vulnérables, notamment les handicapés. En Belgique, des cas comme celui de Godeliève de Troyer, euthanasiée en 2012 pour dépression chronique sans que sa famille ne soit informée, illustrent les abus possibles (Le Figaro, 23 juillet 2019).

Aux Pays-Bas, les chiffres sont tout aussi préoccupants. En 2024, l’euthanasie représentait 5,8 % des décès, soit un mort sur 17, avec une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente. Les euthanasies pour troubles psychiatriques, y compris chez des patients jeunes et physiquement sains, ont bondi de 59 %, selon un rapport du comité d’examen néerlandais (24 mars 2025). Theo Boer, professeur d’éthique de la santé, exprime son désenchantement : « J’ai cru qu’un cadre rigoureux pourrait prévenir les dérives. Je n’en suis plus si sûr » (Le Monde, 7 avril 2025).

Une logique comptable et mondialiste ?

Le texte est également critiqué pour sa philosophie sous-jacente. Certains y voient une approche utilitariste, influencée par une vision mondialiste où l’humain est réduit à un coût économique. Une citation de Jacques Attali, extraite de son livre de 1981, illustre cette logique : « Dès qu’on dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit. Il coûte alors cher à la société. » Cette vision, selon les détracteurs, privilégie la réduction des dépenses de santé au détriment de la dignité humaine.

Les expériences du passé récent, comme la gestion de la crise du Covid-19 avec l’utilisation controversée du Rivotril dans les Ehpad, alimentent la méfiance envers les porteurs du projet. Les opposants estiment que confier une question aussi intime à des décideurs perçus comme déconnectés des valeurs humanistes est un pari risqué.

Une alternative : renforcer les soins et l’accompagnement

Face à ce projet, une autre voie est proposée : investir dans les soins palliatifs, la psychiatrie et l’accompagnement des personnes vulnérables. En France, 20 départements manquent d’unités de soins palliatifs, et le système hospitalier a perdu 43 500 lits depuis 2010, dont 4 900 en 2023. Les délais d’attente pour consulter un médecin de la douleur atteignent trois mois en moyenne (France Info, 12 mai 2025). Renforcer ces secteurs, soutenir les aidants et améliorer les conditions de vie des personnes handicapées ou âgées apparaissent comme des priorités plus humaines que l’« aide à mourir ».

Une pression sociale inquiétante

Un autre risque majeur est la création d’une pression sociale sur les personnes vulnérables. Dans les pays où l’euthanasie est légalisée, certains patients, bien que désireux de vivre, ressentent un regard sociétal qui les pousse à « partir ». Un jeune homme atteint de la maladie de Charcot a récemment exprimé cette violence : « Je veux vivre, mais je ressens déjà la pression sociale pour partir. »

Un référendum pour un vrai débat ?

Pour éviter que ce sujet ne soit escamoté par les parlementaires, l’idée d’un référendum est avancée. Un tel processus permettrait un débat public approfondi, loin des influences partisanes. Le vote à l’Assemblée nationale, prévu le 27 mai 2025, sera suivi d’un examen au Sénat en septembre. Si les deux chambres divergent, l’Assemblée aura le dernier mot, ce qui renforce l’urgence d’un débat national.

Conclusion

Ce projet de loi sur l’aide à mourir soulève des questions éthiques, sociales et philosophiques majeures. Les dérives observées à l’étranger, l’absence de garde-fous solides et la méfiance envers une vision comptable de la vie humaine appellent à la prudence. Plutôt que de céder à une logique de mort, investir dans les soins, l’accompagnement et l’espoir semble être une réponse plus digne pour une société qui valorise la vie.

Source : FLORIAN PHILIPPOT

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